Le streaming : un coupable tout désigné !

Le streaming change le mode de consommation des auditeurs de Rap Français et de production des artistes.

Le Monde vient de sortir une vidéo très intéressante à ce sujet et ce phénomène de plus en plus courant dans le Rap Français aujourd’hui, le raccourcissement des titres et la mort du troisième couplet. En effet, il s’agit d’une enquête du Monde dans sa série « Rap Business » sur YouTube avec pour thème : « Pourquoi les morceaux de rap sont de plus en plus courts ».

L’enquête révèle que dans les années 90 et 2000, un titre durait en moyenne 4 minutes et que la courbe de cette durée est descendante ces dernières années, allant ainsi de 3 minutes 45 secondes à 3 minutes.

La mort du 3e couplet dans le Rap Français

L’analyse du data média Rapminerz est simple :

« Ce qui a sauté en premier, c’est le troisième couplet. On l’a mis à la poubelle ».

« Je suis arrivé dans le rap avant la mort du troisième couplet ». En 2019, dans « On meurt bientôt », Dinos avait déja dénoncé la nouvelle structure des titres de Rap Français. Selon lui, le troisième couplet est mort, le rap a gagné en popularité ces dernières années, il privilégie maintenant le format court avec des refrains plus efficaces. Cependant, le troisième couplet est-il vraiment mort ? RapMinerz s’est intéressé au sujet et nous dévoile une excellente infographie.

 

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Dans les projets sortis cette année, moins de 10 % des titres de Rap Français contiennent un troisième couplet, contre 50 % des titres il y a quelques années. Le journaliste du Monde estime que c’est à cause du streaming, il fait d’ailleurs intervenir Sophian Fanen, reporter à « Jours » et auteur du livre « Boulevard du stream ». Le spécialiste explique qu’il y a une logique économique derrière tout ça, que si les artistes veulent générer du trafic, et donc des revenus, ils doivent être le plus visibles possible.

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L’une des techniques qui génèrent le plus de flux sur les plateformes de streaming serait de réduire la durée des morceaux et d’augmenter ainsi le nombre de titres, de manière à ce que les gens écoutent plus de chansons dans le temps dont ils disposent pour écouter de la musique.

Le streaming a apporté aussi un autre changement qui affecte cette fois la structure même d’un morceau. En effet, les recherches montrent que le refrain est maintenant placé au début du titre de manière intentionnelle. Car le stream d’un titre n’est compté que si le morceau a été écouté pendant au moins 30 secondes. L’idée étant d’avoir un titre plus entrainant et qui attire directement l’oreille des auditeurs de Rap Français.

« Depuis les années 2010, un morceau a deux fois plus de chances de commencer par son refrain, car c’est ça qui va rentrer immédiatement dans l’oreille ».