Dans la terrifiante oeuvre “Marianne”, nous sommes en 2024, deux ans après l’arrivée au pouvoir d’un certain polémiste candidat d’extrême droite. Avec la libération du racisme et de l’islamophobie, la violence devient routinière en France, poussant le pays au bord de l’implosion.

Dix ans après « Lettre à la République »Kery James a livré un autre message à quelques jours de l’élection présidentielle. Rappeur engagé et politisé, la sortie du visuel du titre “Marianne” est l’occasion pour l’artiste de poursuivre son combat acharné contre la haine et l’intolérance. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations ayant existé ne saurait être que fortuite.

Le poète noir ne tire pas à blanc

Ceux qui pensent que Kery James garderait sa bouche fermée devant les événements qui font les gros titres des journaux le connaissent très mal. Originaire de Guadeloupe, il a connu les difficultés d’intégration à la métropole et les réalités des banlieues. Depuis cette enfance, il a toujours eu besoin d’exprimer ses idées à travers les mots et la musique.

Plusieurs fois, son rap a été qualifié de “politique”. Beaucoup de ses morceaux s’inspirent de la vie de banlieue, des inégalités sociales et de l’intolérance (notamment raciale et religieuse) comme dirait l’artiste, c’est réel ! Il n’est pas rare que le rappeur qui manie la langue de Molière prenne sa plume pour s’exprimer sur l’actualité, comme il y a de cela quelques années avec son titre “Vivre ou mourir ensemble” suite aux attentats du 13 novembre 2015. Avec “Marianne”Kery James revient une fois de plus à l’essence du rap, l’essence même de la contestation et de la musique provocatrice, plongée de l’instant présent.

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Ce clip, co-réalisé par Ybao Benedetti et le rappeur lui-même, met en exergue la puissance textuelle du morceau de 8 minutes. L’esthétique est sombre et inspirée par le tableau de Delacroix.

L’histoire que raconte « Marianne » ne peut que faire écho à une future élection présidentielle. L’histoire est celle d’une France divisée, enflammée par la victoire d’un certain leader d’extrême droite « Petit Napoléon ». Bientôt, dans un pays où la peur règne, la répression s’intensifie, les inégalités augmentent et la violence est omniprésente.

Dans cette œuvre, le rappeur met en garde contre les risques de laisser régner la haine, aussi bien dans la rue qu’au cœur de l’Élysée. Pour l’artiste, ce sentiment de douleur n’est pas une échappatoire d’une situation économique nationale critique, mais une porte vers une situation hors de contrôle. La violence appelle la violence, et cette issue de secours n’est qu’illusion.